Rucher Ecole de Rocamadour, séance du 02 Mai 2015

 

Inspection des hausses - Création d'essaims artificiels et contrôle de ceux réalisés lors de la dernière séance - Pratique de la capture d'essaims

Information :

Une sortie est organisée le 27 juin toute la journée pour les membres du rucher école et leur famille :

L
e matin : animation gratuite « Dans le monde des abeilles » à la Couasne de Floirac, organisée par le Département du Lot, encadrée par Christophe Philippe et René Théreyzol.

- Pique Nique tiré du sac.

L'après-midi : pour ceux qui veulent la balade continue  !

Il faut s'inscrire rapidement auprès du département du Lot au 05 65 53 40 00 car le nombre de places est limité.


1 - Capture d'essaim :

En début de séance nous avons assisté à la capture d'un essaim situé sur une branche de chêne à 4-5 m du sol.

René a attaché l'échelle à l'arbre et s'est harnaché afin de récupérer l'essaim en toute sécurité. Il a enfilé la combinaison avec le masque et les gants, car contrairement à ce qu'on peut entendre, les essaims peuvent être très agressifs quand on essaie de les récupérer.
L'essaim provient d'une ruche double corps du rucher 2 qui a été préparée pour la division en éventail.

Matériel utilisé :
Une ruche avec cadres neufs + un cadre bâti au milieu, une hausse de ruche sans cadre (qui va servir d'entonnoir), un paillou , une brosse à abeilles, un vaporisateur contenant de l'eau.

L'essaim est relativement important, environ 2 kg (soit environ 20 000 abeilles) et la ruchette n'aurait pas suffi .

René monte dans l'arbre, place le paillou sous l'essaim et secoue la branche. On laisse le paillou sous la branche : si la reine est dans le paillou les abeilles vont y descendre peu à peu.



On attend 5 à 10 minutes que le maximum d'abeilles soient descendues et on secoue la branche pour disperser l'essaim qui se reforme. En effet même si la reine est dans le paillou, les phéromones dont la branche est imprégnée attirent encore les abeilles.
On observe que les abeilles sur le paillou battent le rappel (abdomen en l'air) ce qui nous indique que la reine est bien dans le paillou. D'ailleurs quelqu'un la voit sur le paillou et René la capture grâce à la pince à reine.



On vaporise un peu l'essaim avec de l’eau pour le fixer puis on secoue le paillou au dessus de la ruche (avec hausse sans cadres), on enfume un peu. Puis René réintroduit la reine par le dessus également.
On laisse la ruche légèrement ouverte afin de permettre aux abeilles de rentrer.
On coupe la branche sur laquelle un petit essaim s'est reformé, on la découpe et on la place sur la ruche. On enfume en surface pour faire descendre les abeilles.
On en fait rentrer un maximum d’abeilles, mais ce n'est pas grave s'il en reste quelques unes, elles retourneront à la ruche souche.
On nourrit l'essaim car beaucoup d'énergie est nécessaire pour tirer les cires dans les heures qui vont suivre.

Pour être certain que l'essaim ne reparte pas, il faut fermer la ruche, l'emmener à l'obscurité jusqu'au lendemain soir avant la nuit. On mettra alors la ruche en son emplacement choisi dans le rucher et on enlèvera la grille d'entrée.

Pour ce qui concerne cet essaim, la ruche est mise directement en place dans le rucher 1

En ruchette, si l'essaim est populeux, au bout d'une semaine les abeilles peuvent avoir tout bâti et on peut donc les transférer en ruche. En effet si l'essaim se sent trop comprimé il risque de repartir.

Dans le cas d'un essaim fort, on peut mettre une hausse dès qu'elles ont bien bâti en bas. Quelquefois ces essaims remplissent jusqu'à deux hausses.

Question :

Quelle est la différence entre le sirop et le candi ?

On donne le candi, en automne et hiver et le sirop à partir du printemps car pour le digérer il faut que les abeilles ventilent. Le sirop stimule la ponte.

Remarque : attention à bien positionner le petit pont du nourrisseur pour ne pas piéger les abeilles !
 

2 - Autres méthodes de récupération d’essaims

2.1 - Méthode de récupération d'essaim avec un drap :

Comme variante de la méthode exposée ci-dessus pour faire entrer les abeilles dans la ruchette, on peut disposer un drap devant l’entrée de la ruchette, fermée sur le dessus et installée sur une légère pente .

On secoue alors peu à peu le paillou sur le drap. Les abeilles vont monter la pente et entrer dans la ruchette. Il est parfois difficile de repérer la reine car elle se cache de la lumière sous un amas d'abeilles.

Remarque: la reine peut rester 5 ans sans sortir de la ruche et c'est une qualité. Ces colonies méritent à être démultipliées. A contrario, ne pas démulitiplier une colonie qui essaime tous les ans, ou qui ne tient pas aux cadres, ou agressive.

2.2 - Méthode de la perche équipée d'un sac à essaim :

On place le sac sous l'essaim, on le capture dans le sac, puis on referme le sac en tirant sur la ficelle. On vide le sac sur le drap. Ces sacs à essaim s'emboitent en général sur les perches de piscine.

René nous montre ensuite une caisse à essaim nue qui sert au transport d'essaim . La reine est placée dans une boîte accompagnée de nourrices et on met également un nourrisseur.

Chaque année, quelques propriétaires de résidence secondaire découvrent un essaim d'abeilles entre volets et fenêtre.
Ils nous appellent et nous demandent de déloger les nouvelles locataires. C'est une opération délicate qui nécessite du temps, de la patience et un savoir-faire.

2.3 - Méthode de récupération d'un essaim sur un linteau entre volet et fenêtre :

Matériel :

- Une baguette de la longueur d’un cadre munie de 5 pointes de 50 (pour enfoncer dans les rayons avant de les découper et de les descendre au dessus de la ruche dans laquelle on va installer l’essaim)
- Une brosse.
- Une ruchette de six cadres équipée de deux cadres filés et cirés, de deux cadres de nourriture et de deux cadres nus et préparés avec des fils métalliques pour recevoir le couvain (voir plus loin);
-un pulvérisateur rempli d eau.
-un seau contenant de l’ eau pour se laver les mains gantées.
 -des gants en caoutchouc.
 -une spatule pour décoller les galettes de cire fixées à la partie supérieure de l'ouverture.
- L'enfumoir.

On prend les rayons un à un et on les brosse au dessus de la ruchette. Si on voit la reine, on la met dans la pince.

Avant de commencer : on a préparé deux cadres nus dans lesquels on a planté des clous afin de fixer un fil de fer en zigzag sur une seule face (voir photos)

Il faut découper les rayons où il y a du couvain (les tailler pour les adapter au cadre) et les fixer sur ces cadres en les prenant en sandwich dans une deuxième rangée de fil de fer en zigzag installée sur l’autre face du cadre. On met ces deux cadres au centre de la ruchette.
Le miel n'est pas conservé (on leur redonne si possible)

On transporte la ruchette au plus près du linteau. Le soir, on la ferme (quand tout est rentré) puis on nettoie les lieux.

La plupart du temps on n'arrive pas à conserver ces essaims.

2.4 -  Récupération d'un essaim dans un trou de mur :

Installer une ruchette offrant latéralement un trou de 5 cm de diamètre, bien plaquée contre le mur au niveau du trou d’où sortent les abeilles et soigneusement fixée (joint en caoutchouc)

Cette ruchette est équipée d'un chasse abeille qui permet aux abeilles d’y pénétrer mais pas de ressortir.
Dans cette ruchette on a placé un cadre de couvain tous âges.
L'entrée de la ruchette est ouverte, ce qui permet aux abeilles de sortir dans la nature.
On laisse cette ruchette en place pendant un mois (car il y a toujours des naissances dans le mur)



Il va y avoir élevage de reine dans la ruchette (car pas de phéromones)
Puis on enlève la ruchette et on referme le trou mural d’où la reine n’est généralement pas sortie.


2.5 -  Récupération d'un essaim dans une cheminée :

Matériel : tuyau noir ou bleu (1,9 ou 2,2) d'environ 1,50 m

Avec un manche faire, à l'angle du boisseau de la cheminée, un passage dans la colonie qui a bâti à l’intérieur et y enfiler le tuyau jusqu’au dessous du nid; par le tuyau, enfumer pendant 10 à 15 minutes (donc par le dessous du nid). La fumée va propulser la colonie vers le haut.

On la récupère dans la caissette placée tout en haut de la cheminée et dans laquelle on a enfermé une reine avec ses phéromones.


3 -  Réserve à reines de fabrication artisanale :

Ruche normale avec deux partitions offrant 3 compartiments pour 3 cadres, 3 entrées/sorties chacune sur une face différente.

Prendre des cadres de couvain ouvert et en mettre un dans chaque compartiment.
Il va y avoir élevage de reine dans chaque compartiment et les reines ne peuvent se détruire quand elles naissent (double grillage séparant les compartiments).

De cette manière vous avez toujours 3 reines de disponibles pour palier des pertes ou remèrer des orphelines par exemple.
Quand le développement est trop important on crée de la place en mettant des cadres neufs.
On peut aussi disposer un nourrisseur


4 - Pièges à essaims :

Pour espérer récupérer un essaim on peut aussi utiliser comme piège une ruchette propre qui a déjà servi. On la passe au chalumeau pour qu’elle sente bien la cire. On peut aussi mettre près du trou de vol un peu de propolis ou d'attire-abeille.

On l’équipe d’un ou deux cadres bien noirs et on la place en hauteur dans une branche à proximité du rucher.
Elle est au début visitée par des pillardes qui peuvent devenir des éclaireuses d’un éventuel essaim.

Si cela marche, remettre par la suite une ruchette ou une ruche au même emplacement car les essaims prennent très souvent la même direction.


5 - Méthode de division (sans stress pour les abeilles) :

Prendre une très forte colonie, mettre une grille à reine sur le corps de ruche puis disposer dessus un plateau dans lequel on a découpé un rectangle de la dimension intérieure d'une ruchette.

Fermer l'entrée de la ruchette et la placer, sans son plateau, sur la découpe sur la ruche.

Prendre sans les abeilles 2 ou 3 cadres dans d'autres ruches fortes :

2 cadres avec couvain fermé.
1 cadre avec couvain fermé et ouvert (avec œufs)

Disposer dans la ruchette :

1er cadre : miel.
- 2ème cadre : couvain fermé.
3ème cadre : couvain ouvert.
4ème cadre : cire gaufrée.
5éme cadre: miel.

Mettre le couvre cadre et le couvercle sur la ruchette.
Laisser jusqu'au lendemain matin
Les nourrices vont sentir le couvain et vont aller nourrir ces cadres de couvain.



Après quelques jours, on soulève la ruchette, on l’équipe de son plateau et on la déplace à plus de 3 km. On peut aussi la laisser dans le rucher; il faut alors déplacer une forte ruche à 5 ou 6 m et mettre la ruchette à sa place. Les butineuses de la forte ruche vont venir renforcer la ruchette.