Visite de printemps au Rucher-école du Montat - samedi 7 mars 2015

Au sortir de l'hiver, par une journée ensoleillée et douce, la première visite dite "de printemps" est un moment important, riche d'enseignements dans la conduite d'un rucher et la connaissance de chacune des colonies.

La première étape, comme toujours, est l'observation du trou de vol. On distingue rapidement les colonies les plus actives des plus faibles, celles qui rentrent du pollen, signe probable de présence de couvain et de reprise de la ponte, celles dont l'activité réduite n'augure rien de bon. A l'ouverture, la réponse est parfois évidente, la colonie s'est affaiblie (ou elle est morte) par manque de nourriture.
Pour cause de réserves insuffisantes (cf. photo ci-dessous) :
 
 
ou bien de provisions inutilisables comme le miellat dont l'opercule est si compact et si dur que les abeilles ne peuvent la percer (cf. photo ci-dessous). A plusieurs reprises, nous y avons fait une incision de quelques centimètres où elles sont immédiatement allées se nourrir.
Mais attention, cette intervention doit être légère et limitée à une entaille en surface, longue de quelques centimètres. Le miel qui coulerait sur le plancher pourrait provoquer le pillage de la ruche.
 
 
 
Ensuite, c'est la visite attentive de l'intérieur de la ruche, cadre après cadre, en commençant par le bord. Une manipulation qui demande un peu d'entraînement et d'assurance. Il est important de replacer les cadres dans le même ordre et dans le même sens afin de ne pas perturber le repérage des abeilles. Ci-dessous, un beau cercle de couvain operculé, entouré de pollen et là encore, des provisions de miellat que les abeilles ont à peine entamées.
 


C'est là que l'on trouve un début de réponse à de nombreuses questions et qu'il est essentiel de remplir soigneusement la feuille de visite :
  • Quelle ruche choisir comme souche-mère pour l'élevage de reine à venir ?
  • Quel est l'état sanitaire de chaque colonie ?  Quelques signes révélateurs de maladies : traces de diarrhée (plutôt à l'extérieur), couvain plâtré ou filant, abeilles aux ailes atrophiées, etc.
  • Combien de cadres trop vieux à remplacer cette année ?  
  • Faut-il envisager le remplacement de la reine, au vu de la ponte et de sa disposition plus ou moins dense ou clairsemée ?
Cette visite de printemps est aussi un moment favorable pour repérer la reine et la marquer, si ce n'est pas déjà fait. Chaque année, une autre couleur : 2014 = vert fluo. L'opération est un peu délicate (cf. photos ci-dessous).
 
   
 
Enfin il y a, surprenante au milieu de toutes ces ruches Dadant si familières, une ruche kényane fabriquée de toutes pièces par Guy Delpuech. Voici ce qu'il nous en dit :

Bonsoir,

Lors de la réunion de janvier au Montat,  j'avais parlé de ce modèle de ruche en vogue depuis l'Amérique jusqu'en Europe avec des avantages pour la petite apiculture : pas besoin de cadres ni d'extracteur. A partir de quelques réalisations décrites sur internet : j'ai bien avancé dans la réalisation de ruches type kényanes. Je joins les photos avec les détails de la construction. J'ai passé l'intérieur avec une dilution (alcool propolis). Le bois des côtés et des barrettes cadres est en peuplier, c'est facile à travailler et on trouve des planches assez larges pour les côtés, 32 cm sans assemblage. C'est un bois fragile, mais il est bien peint et protégé par le toit. Les pieds sont en sapin, c'est plus résistant au contact de la terre. Le fond est grillagé avec une plaque mobile pour vérifier la contamination varroa, mais aussi suivre le développement des colonies en examinant les déchets tombés sur la plaque mobile. Je vais essayer de faire un plan coté pour inspirer ceux qui voudraient en construire. Bonne réception.

Bien cordialement

Guy Delpuech 

 

  

Photos Emilienne Vincenc et Guy Delpuech


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Pour les amateurs d'abeilles intéressés par ce modèle de ruche kényane, une vidéo (13 minutes) :

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